WOFT 2 & 3 : What’s in a name?
La conclusion de la trilogie We Only Find Them When They’re Dead sort aujourd’hui chez HiComics, et c’est pour moi l’occasion de revenir sur un point que je voulais aborder au moment de la publication du tome 2 sans en trouver le temps : la traduction des noms propres dans cette saga. Gare aux spoilers si vous ne l’avez pas encore terminée !
En général, de nos jours, on ne traduit pas les noms propres, sauf s’ils ont un sens particulier en VO qu’on va tâcher de rendre en VF (ou, éventuellement, si l’on a une optique très « cibliste », c’est-à-dire qu’on va franciser tous les noms ; ça se fait plutôt en jeunesse, mais c’était courant dans d’autres domaines littéraires il y a quelques décennies).
Or, dans WOFT justement, on trouve de nombreux noms qui ont un sens : les adorateurs des Dieux, et par la suite, les Malikistes, se donnent des noms qui reflètent leurs croyances. C’est même un point important du scénario du tome 2, et c’est aussi présent dans le tome 3, bien que de façon plus anecdotique. C’est, au passage, un point de traduction que j’adore, même si j’ai plus l’habitude des toponymes que des noms de personnes, et ça a été l’occasion de nombreux échanges passionnants avec l’équipe éditoriale !
Faisons donc un petit tour d’horizon de ces noms que j’ai été amenée à changer :
- Honorhim Bristow, le chef de la sécurité de l’Envolée de Malik, qui explique l’origine de son prénom dans la page ci-dessus. Je suis simplement passée sur Honoré, mais j’avais aussi envisagé Timothée, qui signifie « celui qui honore Dieu » (c’était parfait mais franchement pas assez transparent, tout le monde ne se passionne pas pour l’étymologie grecque !).
- Ondine/Oneday Petrikov, l’espionne qui change de nom pour se fondre dans la masse, ce qui nous offre un challenge supplémentaire. Elle justifie elle aussi ce choix ci-dessus… J’ai opté pour Avril/Avenir, le premier pour garder le thème de la fraîcheur et de l’eau, le second pour traduire l’explication par « Dans un avenir proche, ils reviendront ».
- Lovegood Arbogast, le dirigeant de l’Envolée de Malik, n’offre pas de justification à son prénom, qui existe dans le monde réel : c’est une déformation de « Love God ». C’est donc cette piste que j’ai suivie, en proposant Théophile (« celui qui aime Dieu » en grec) et Amédée (même signification mais en latin, et davantage déformé au cours du temps…). C’est ce dernier qui a été retenu, pour la sonorité.
- Gulfward Selnick, un garde qui fait tout juste de la figuration, a tout de même eu droit à un nom traduit : il s’appelle désormais Aularge, en référence au vaisseau de Malik qui est parti « vers le large » (l’anglais parle du « golfe intergalactique » vers lequel il s’est dirigé).
- Newdawn Bristow, la fille d’Honorhim/Honoré, n’apparaît que dans le tome 3. Comme j’étais partie sur une majorité de prénoms « réels » ou du moins réalistes dans le tome 2, je voulais continuer dans cette veine, et Aurore s’imposait… Mais ça posait un petit souci avec une réflexion que fait sa mère à propos de ce prénom, choisi par son père sans son aval (voir ci-dessous) ; je me suis donc contentée de modifier légèrement le sens de sa réplique tout en gardant l’intention.
Vous savez tout, et j’ai hâte de connaître votre avis sur cette question en général et ces choix en particulier. Comment auriez-vous appelé ces personnages ?